Les jeunes s’intéressent-ils à la politique et peuvent-ils la faire évoluer ?

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The Moscow Times

Il est tout d’abord intéressant de définir les termes de « jeunesse » et de « politique ».

La jeunesse est une période de la vie entre l’enfance et l’âge mûr. La jeunesse permet de construire un individu.

La politique est tout ce qui est relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dans une société organisée.

Elle englobe l’art et la manière de gouverner, l’organisation des pouvoirs, la conduite des affaires publiques et les actions mises en œuvre.

La famille, un acteur important dans la construction politique des jeunes

Nous savons que la famille joue un rôle important dans notre éducation englobant notre éducation politique. Selon la sociologue Anne Muxel « la politique c’est ce que la famille transmet le mieux ». En effet, la famille va former les grandes affiliations idéologiques (convictions, valeurs, représentation…) mais les comportements politiques, eux, vont se créer grâce à la socialisation avec les pairs.

A contrario, des relations conflictuelles au sein d’une famille peuvent expliquer un changement de camp politique. Toutefois, toujours selon Anne Muxel, seulement 11 % des français auraient déclaré avoir changé de camp politique par rapport à leurs parents.

Quelle perception les jeunes ont-ils de la politique ?

Ils ne se retrouvent dans aucune tendance politique : 29,00%
Ils sont investis dans un parti :7,00%
Ils sont investis dans un syndicat : 5,00%
Ils ont déjà voté : 75,00%

Nous constatons que les jeunes ne sont pas beaucoup investis dans un parti ou dans un syndicat selon l’étude de l’AFEV (Association de la Fondation Etudiante pour la Ville) datant de 2014. Pourtant 75 % d’entre eux ont déjà voté et aimeraient être mieux informés sur les possibilités de rejoindre un parti ou un syndicat. Des pistes pourraient être envisagées pour un meilleur investissement des jeunes.

D’après le livre « Politiques de jeunesse le grand malentendu »  il existe des effets de genre et de diplômes influant sur l’intérêt :
-les jeunes hommes ont 2 fois plus de chances de déclarer s’intéresser à la politique que les jeunes femmes.
– les diplômés d’un master ou doctorat ont 7,1 fois plus de chances de s’ y intéresser que les diplômés ou les titulaires d’un BEP .

L’intérêt varie également selon l’âge. Effectivement d’après un sondage effectué auprès d’un échantillon de 500 jeunes de 15 à 30 ans représentatif de la population, dans le cadre de la sixième enquête de l’Observatoire de la jeunesse solidaire de l’AFEV, le pourcentage de jeunes s’intéressant à la politique se décompose de la manière suivante en fonction de la tranche d’âge :

15-17 ans: 48,00%
18-21 ans : 46,00%
25-30 ans :53,00%

Les jeunes s’intéressent plus au contenu des programmes que le reste de l’électorat.
Ils vont voter selon ce qui leur paraît être l’intérêt général comme les
impôts locaux et l’économie, thématiques qui ne leur sont pourtant pas propres, puis l’éducation et l’environnement.

Une conscience politique au quotidien
Source sondage AFEV
37% des 15-17 ans participent à une manifestation politique
49,00% signent une pétition
20,00% utilisent les réseaux sociaux pour relayer des campagnes militantes
20,00% font grève.

Pourquoi certains jeunes s’abstiennent de voter ?

Ils sont 53% des 18-25 ans à se sentir déçus : ils estiment que, lors des campagnes, les hommes politiques ignorent les préoccupations réelles de la population, n’hésitant pas à mentir. Ils préfèrent alors se détourner des urnes et de la vie politique, ne se sentant pas concernés.

D’autres, se tourneront vers les extrêmes, en quête de revendications et de changement.

Comment s’engagent-ils ?

Les jeunes ont une conscience politique même si elle ne s’exprime pas dans les lieux traditionnels, à savoir les urnes. Ils ont une envie d’intérêt collectif, des demandes d’engagements concrets et souhaitent s’investir davantage dans la vie locale, en participant à des conseils municipaux ou initiatives locales (association, relais) le but étant de faire dialoguer, réfléchir et former les jeunes aux actions qui les touchent.

Lorsque les jeunes adhèrent c’est pour contribuer à un projet, certes, mais aussi pour trouver un lieu d’échange.

En conclusion, les jeunes s’intéressent à la politique mais ils pourraient être encore plus nombreux à s’impliquer s’ils avaient l’impression d’être écoutés. Ils souhaitent par ailleurs plus de considération de la part des politiques. Ils veulent devenir des acteurs conscients et surtout ils veulent qu’on entende leur voix. L’implication des jeunes d’aujourd’hui conditionnera la vie politique future.vv

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