Le libre arbitre chez les jeunes

Le libre arbitre au sein d’un groupe.

Qu’est-ce qui fait qu’à l’intérieur du groupe de la classe beaucoup d’élèves ont un comportement différent de celui qu’ils peuvent adopter en relation duelle avec les enseignants ?  Un jeune doit-il obligatoirement adhérer à un groupe ? Un jeune peut-il résister à l’effet de groupe ? Quels phénomènes déroutants s’y produisent pour les jeunes et ont une incidence sur les apprentissages ?

« En quoi un jeune peut-il s’intégrer dans un mécanisme de groupe tout en gardant son propre libre arbitre ? », c’est une question que de nombreux philosophes se sont posés, Gustave Le Bon qui publie en 1895 La Psychologie des foules, des Anglais, Trotter et Mac Dougall, qui étudient respectivement L’Instinct grégaire (1916) et La Mentalité de groupe (1920) ou en core Freud qui publie en 1921 Psychologie des foules et analyse du moi. Selon lui, « un individu isolé subit au sein d’une foule et sous l’influence de celle-ci, une modification de son activité psychique, à un niveau souvent profond. »

Avant d’être un objet scientifique, le groupe est en effet un objet de croyance. Un groupe idéal c’est quand l’action du groupe surmonte les impuissances individuelles « l’union fait la force », cela est permis par la mise en commun des énergies, des enthousiasmes, des capacités, et grâce à la solidarité entre les membres. Mais, quand le groupe n’est pas idéalisé, il fait peur. L’individu redoute d’être contraint, tourmenté et entraîné malgré lui. Globalement, émerge à son égard suspicions et méfiance. Quand on constate toutes les connotations péjoratives qu’il existe : secte, gang, bandes, cliques … souvent associées à la violence, à la conspiration et aux infractions.

Comment définir le groupe ?

ISSEY MIYAKE

Le groupe est défini par l’interaction et l’interdépendance, c’est-à-dire défini de l’intérieur. Ce qui se passe dans un groupe, la manière dont il  s’organise et se structure, dépendent principalement de ce qui se passe à l’extérieur du groupe, et principalement de ses rapports avec d’autres groupes. C’est ce qu’a merveilleusement démontré le philosophe Jean-Paul Sartre, dans son analyse de la Révolution française. En effet, celui-ci explique que, sans la famine ce groupe (des insurgés) ne se serait pas constitué. Mais pourquoi il se sont définis comme un organe de lutte commune ? Ne sont-ils pas rentré en conflit pour la nourriture ? C’est le siège de Paris par les troupes du roi qui a transformé la horde des affamés en groupe. Et c’est contre un autre groupe, le gouvernement qui tentait une politique de force, contre « les dragons » que le peuple de Paris s’est armé.

Bien sûr, le processus de différenciation grâce auquel un groupe se forme par rapport à d’autres, n’est pas forcément aussi conflictuel que dans les exemples évoqués précédemment, mais il est toujours mis en pratique. Le groupe des femmes se constitue par rapport aux groupes des hommes, des gens du troisième âge regroupés en association revendiquent leur droit à la sexualité en référence aux plus jeunes, etc. On le voit, les caractéristiques du groupe, ses finalités, ses enjeux n’ont de signification que dans la confrontation, la comparaison avec d’autres groupes et les évaluations qui en découlent.

Peut-on résister à l’influence du groupe ?

Même si vous faites partie de ces personnes qui se sentent indépendantes, libres d’esprit et non influençables, il vous est arrivé de prendre partie,  à l’avis d’un groupe. Cette adhésion plus ou moins forte,  et qui concerne aussi bien les pensées, les opinions que les conduites, recouvre deux phénomènes différents : la normalisation et le conformisme .

La normalisation renvoie à des situations assez vagues, dans la mesure où aucune norme n’existe, qui vont progressivement être créées. Par exemple, dans ce groupe avec lequel vous faites depuis peu de la musique, il devient clair pour tous les participants qu’un retard d’un quart d’heure est acceptable, jusque-là personne ne dit rien, mais pas plus. D’ailleurs pas besoin d’arriver à l’heure exacte, car personne n’est là et vous patientez bêtement. Aussi, tous les participants ont pris l’habitude de faire une pause au bout de deux heures, et de grignoter. Cela s’est organisé petit à petit. Quand, pendant l’une des premières séances, un de vos camarades a mis sur la table des paquets de chips pour tout le monde, vous vous êtes dit que, la prochaine fois, que vous alliez prendre quelque chose. Et comme vous n’avez pas été le seul à le penser et à le faire, cela est devenu une habitude, « une norme de fonctionnement ».

Le conformisme, quant à lui concerne des situations où une norme existe déjà, suivi par la majorité du groupe. Qu’est-ce qui fait qu’ un individu modifie ses opinions ou ses comportements pour les mettre en accord avec ceux soutenu par la majorité ? En 1958, le psychologue social Herbert C. Kelman a mis en évidence trois raisons :

EMILE FAGUET – LE CULTE DE L’INCOMPÉTENCE

– On peut se conformer par complaisance : le conformisme est alors utilitaire, il n’a pas pour objectif les croyances profondes de l’individu, mais il lui permet seulement de ne pas se faire remarquer, de ne pas avoir de problèmes et de ce faire tout petit.

– On peut se conformer par identification : le but est de garder de bonne relations avec un groupe auquel on tient. On se conforme parce que l’on s’identifie à ce groupe et que l’on veut que ses membres nous aime. On parle alors d’influence normative. Son enjeu est d’être accepté au sein du groupe.

– On peut se conformer par intériorisation : ce cas là est plus dangereux car , la personne est tellement convaincu parce qu’il a vu ou entendu, il a l’impression d’adhéré de son plein gré et de ne pas se conformer. C’est notamment quand la personne est très crédule que ce type de conformisme se développe.

En effet, on a prouvé plus d’une fois, lors d’expériences, que l’effet de masse influençait les personnes. Par exemple, une expérience (caméra caché) a été réalisé afin d’évaluer notre libre arbitre face à un groupe. La situation est très simple, un groupe de personnes sont dans une salle d’attente, à chaque retentissement le groupe se lève. Une jeune femme arrive dans la salle sans savoir « les codes du groupe ». Ensuite on observe que au bout d’un certain temps la femme va finir par se lever au retentissement. On remarque que au bout de quelques fois, elle adhère complètement au « code ». Dans un deuxième temps, on dissout le groupe pour observer son comportement et on fait rentrer de nouvelles personnes, qui pareil, méconnaissent le « code du groupe ». Au final, tout le monde adhère au »code ». Cette expérience nous prouve bien l’influence indéniable qu’un groupe a sur une personne.

Pour finir, je peux conclure en disant qu’il est difficile pour les jeunes de garder leur libre arbitre en appartenant à un groupe. En effet, par leurs manque d’expériences ils sont souvent plus modulables.

3 Comments

  1. Article bien trouvé et très intéressant pour moi.
    Surtout au niveau des groupes , et l’influence qu’il se trouve dans certaines personnes de la classe comme ce qui a été dit dans l’article.
    C’est une expérience dans la vie des gens même si moi à leur place je resterais moi-même.

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